
Glace printanière : un piège invisible?
Lorsque l'hiver s'installe et que les plans d'eau gèlent, nos traditions hivernales refont surface. En patin, à pied ou en motoneige, on s'élance sur les surfaces glacées. L’un des incontournables de la saison hivernale est sans aucun doute, la pêche sur la glace. Mais peut-on s’aventurer n’importe où en toute confiance?
À l'approche du dégel, juste avant que le printemps ne se pointe le bout du nez, la sécurité de ces surfaces devient incertaine. Comment s'assurer que la glace est toujours assez solide pour supporter notre poids?
Selon Stéphane Goyette, lieutenant pour le service de sécurité incendie de Magog, voici ce que vous devez savoir avant de vous aventurer.
TROIS ÉTAPES ESSENTIELLES
Effectuer une inspection visuelle
Avant de poser le pied sur une surface gelée, une observation minutieuse s'impose. Les fissures, les trous, l'eau stagnante ou encore une neige trop abondante peuvent signaler une glace dangereuse.
De plus, les rochers et autres objets sombres absorbent la chaleur du soleil, ralentissant la formation de la glace et créant des zones plus fragiles.
Regarder la couleur de la glace
C’est un bon indicateur de sa solidité.
Gris terne : extrêmement dangereuse. Elle contient de l'eau et ne supporte pas le poids.
Blanche opaque : moins solide, elle a souvent fondu et regelé.
Bleue transparente (presque noire) : la plus solide et la plus sécuritaire! Elle se forme lorsque l'eau gèle sous des températures inférieures à -8 °C.

La Société de sauvetage recommande les épaisseurs minimales suivantes :
10 cm (4 po) : marche, patin, pêche sur la glace, ski de fond
12 cm (5 po) : motoneige ou VTT
20-30 cm (8 à 12 po) : automobile
30-38 cm (12 à 15 po) : camion de poids moyen

Avant de choisir un lac ou une rivière gelés, prenez en compte :
La taille du plan d'eau
Le mouvement de l'eau (courants, marées)
Les fluctuations de température
La profondeur et la composition chimique de l'eau
ÉCOUTER LES SIGNES
Lorsque vous êtes sur la glace, portez attention aux indices visuels et sonores. Ils sont de bons indicateurs de la solidité de la glace.
Les bruits de craquement font souvent peur, mais ils ne sont pas nécessairement un signe de danger! Surveillez leur fréquence et leur intensité. Méfiez-vous s’ils s'accentuent ou s’accélèrent.
Restez à l’affût des trous d’eau et des bulles d’air, qui peuvent signifier que la glace est plus fragile à cet endroit.
Les rides de pression, les espèces de fissures qui se forment à la surface, sont aussi à surveiller. Avec les changements de température, la glace se dilate et se contracte et crée des fêlures. Le gel-regel fragilise la glace.
SAUVETAGES SUR GLACE : TENDANCE À LA HAUSSE
« Au cours des dernières années, le nombre de sauvetages sur glace a augmenté. Les hivers doux nous jouent des tours. » Stéphane Goyette, lieutenant pour le service de sécurité incendie de Magog
Parmi les causes identifiées, outre le réchauffement climatique, on retrouve la méconnaissance des lieux et la témérité des usagers.
Les victimes sont variées : promeneurs, pêcheurs, conducteurs de VTT et de motoneiges. Bref, quiconque s’aventure sur un plan d’eau glacé.
« Ne vous aventurez jamais sur la glace de nuit et informez toujours quelqu'un de votre entourage de votre destination et de votre heure de retour, ça pourrait vous sauver la vie. »
COMMENT SURVIVRE DANS L'EAU GLACÉE?
Connaissez-vous le principe du 1-10-1?
1 minute : pour contrôler sa respiration et éviter l'hyperventilation.
10 minutes : pour se dégager de l'eau avant de perdre de la force musculaire.
1 heure : avant que l'hypothermie ne devienne critique.

LA VESTE DE FLOTTAISON : NÉCESSAIRE OU PAS?
La grande question : en hiver, faut-il porter une veste de flottaison sur la glace?
« Je dirais que si le VFI est recommandé l’été, la même règle devrait s’appliquer l’hiver. Si jamais vous tombez à l’eau, la veste de flottaison augmente vos chances de survie en attendant les secours. » - Lieutenant Goyette
Pour en savoir plus sur la sécurité sur glace :