
Mai pourrait sauver le printemps de peine et de misère
Vivement mai, mais ce n'est pas gagné. Explications.
Mai décisif
Le mois de mai représente la dernière étape avant l'installation des vraies chaleurs estivales. C'est durant ce dernier tiers du printemps que surviennent les 20 °C durables qui assurent un contexte favorable à la feuillaison et à la floraison. Du reste, mai est capable du meilleur et du pire au Québec. Il peut sauver la saison, mais la vilaine tendance peut aussi perdurer. Depuis 80 ans, mars et avril ont été décevants 22 fois au chapitre des températures. Dans tous les cas, mai a joué les sauveurs moins de la moitié du temps.
« En principe, en mai, on assiste à un changement de paradigme, estime Réjean Ouimet, météorologue. La saison quitte ses airs penauds de transition et entreprend le virage vers la chaleur. On passe de la saison grise au printemps en mode couleurs. »

Mauvais printemps
Des printemps laids, le Québec en a connu. Ce qualificatif désigne ici du temps froid et gris qui gâche la saison dans son ensemble. Depuis 1942, on en dénombre 30. Cela représente un haut pourcentage. Dans la très grande majorité des cas, mai n'a pas sauvé le printemps. Il peut parfois même empirer la situation.
« Le plus fâcheux, c’est que mai est le plus décevant des trois mois du printemps le plus souvent, affirme Réjean Ouimet. Dans neuf cas, mai est mieux. Dans dix autres cas, il se compare en déception aux mois précédents. On reste de toute façon ici dans le bas de gamme. »

Printemps changeants
Cette année, le Québec connaît un printemps changeant. Cela signifie que la saison est marquée par d'importantes variations de température. Les poussées de douceur sont brèves. Le froid revient en force. Un mercure en montagnes russes provoque ce sentiment de déception. De plus, les seuils sont plus difficiles à atteindre. Ainsi, le sud de la province n'a pas encore observé les 15 °C durables.
« Une caractéristique des printemps décevants, c’est le côté changeant de la saison, poursuit Réjean Ouimet. Ce sont des moments de douceur qui ne durent pas et qui sont associés à des variations de température qui dérangent. Mai reste un mois de saison de transition. On voit de ces bascules de températures comme en mars et en avril, sauf que les variations sont moins spectaculaires. »

Avec la collaboration de Nicolas Lessard et Réjean Ouimet, météorologue.