Ces acteurs pourraient déjouer vos plans pour le printemps
Ces phénomènes pourraient ralentir les ardeurs de plusieurs. Prévision.
Les acteurs du printemps
Certains phénomènes peuvent avoir une très forte influence sur l'allure de notre printemps au Québec. Parmi ceux-ci, mentionnons l'anticyclone des Bermudes, la crête au Groenland, la crête en Alaska, le vortex polaire et La Niña. Ils n'agissent pas tous en même temps et certains procurent de la chaleur sur la province, d'autres du froid.
« Les grands acteurs du printemps se mettent à l'œuvre, affirme Réjean Ouimet, météorologue. Le scénario d’un virage vers le froid tient toujours la route. Le printemps est un moment de l’année où le mouvement des masses d’air favorise les variations de température. Ainsi, il n’est pas rare de vivre des écarts de 5 °C, voire plus de 10 °C d’une journée à l’autre. En moyenne, les mois de mars et avril présentent huit de ces changements notables. »
Poussées de douceur
Si vous avez apprécié la douceur récente que le Québec a connue, sachez que la crête des Bermudes y compte pour beaucoup. Lorsque l'eau est chaude dans l'Atlantique, cet anticyclone a tendance à se positionner plus près de la côte américaine. Par conséquent, un vent du sud est généralement synonyme de températures plus douces. Toutefois, les modèles indiquent que les prochaines semaines pourraient décevoir alors que les effets de cette crête seraient modestes.
« Deux grands types de situations sont possibles, poursuit Réjean Ouimet. D’une part, une masse d’air stable prend le contrôle et vous avez des conditions durables soit de chaleur ou de fraîcheur. Dans le cas de la chaleur, c’est l’anticyclone sur la côte est qui en est responsable. Cette année, cet acteur est présent, mais ce ne serait pas un joueur majeur. On devrait connaître un temps plus fluctuant que de coutume, et c’est déjà observé. »
Les deux crêtes
Une circulation atmosphérique redoutée au printemps consiste en un blocage causé par la présence de deux anticyclones d'envergure. Une crête s'installe au Groenland, l'autre au sud de l'Alaska. Les vents forts en altitude ont tendance à redescendre pour former un creux au centre du continent. Ce contexte permet donc à l'air froid de l'Arctique de s'immiscer vers l'Ontario et le Québec.
« La fin de mars et une partie du mois d’avril seront dominées par la crête du Groenland, prévoient Réjean Ouimet. Celle-ci a pour effet de permettre un creux récurrent sur le Québec. Les vagues de beau temps chaud seront des denrées rares et surtout de courte durée. »
La Niña
Le phénomène dans le Pacifique équatorial qui désigne une anomalie d'eau froide semble se dissiper. Cela signifie que, d'ici quelques semaines, les conditions seraient neutres. Par conséquent, l'influence sur l'atmosphère serait modeste.
« Des cas similaires ont donné lieu à des conditions du printemps positives, ajoute Réjean Ouimet. Des printemps plus chauds que la normale et plus secs aussi. Si cet acteur entre en jeu, notre aperçu est déjoué et le printemps est réussi. »
Soleil chauffant
Ces jours-ci, le soleil procure un réconfort et une chaleur appréciables. Toutefois, les modèles ne fournissent pas de données encourageantes en ce qui concerne les conditions du ciel, du moins pour les semaines à venir.
« Parlant du soleil, celui-ci prend du galon et devient plus efficace en avril qu’au cours des mois précédents, estime Réjean Ouimet. Cet acteur est efficace quand on le voit. Dans le cas qui nous occupe, cette portion du printemps ne s'annonce pas particulièrement ensoleillée. »
Avec la collaboration de Kevin Cloutier et Réjean Ouimet, météorologues.