
El Niño boude le Pacifique : les ouragans pourraient en profiter cette année
Deux éléments pourraient favoriser une saison plus active. Prévision.
Saison active
C'est le moment de l'année où l'Université d'État du Colorado publie sa prévision pour la saison des ouragans dans l'Atlantique. Selon les experts, 2025 pourrait devenir une saison plus active que la normale en ce qui concerne le nombre de tempêtes nommées, le nombre d'ouragans et le nombre de cyclones majeurs.

Facteurs influents
Cette prévision considère certains facteurs importants. À l'heure actuelle, les eaux du bassin atlantique sont plus chaudes que la normale. La température de surface peut fournir du carburant qui contribue à l'émergence de tempêtes tropicales. De plus, la situation qui prévaut dans l'océan Pacifique peut également changer la donne. Selon la prévision qui concerne l'anomalie de température de l'eau du côté du Pacifique, les conditions neutres anticipées pourraient être favorables.

Conditions ENSO
Le phénomène ENSO ou El Niño Southern Oscillation concerne les conditions qui prévalent dans le Pacifique équatorial. La température de l'eau en surface dans cette région peut exercer une influence dans l'Atlantique. Dans le cas où un épisode El Niño règne durant la saison des ouragans, les conditions atmosphériques peuvent défavoriser la formation des cyclones en raison d'une plus grande stabilité et du cisaillement des vents. Au contraire, La Niña (l'eau anormalement froide) ou une phase neutre peuvent favoriser la naissance de tempêtes tropicales avec plus d'instabilité, mais moins de cisaillement des vents.

Cœur de la saison
Cette année, la NOAA prévoit une température de l'eau près de la normale (conditions neutres) dans le Pacifique durant le cœur de la saison des ouragans. Soulignons qu'elle commence en juin et se termine en novembre. Toutefois, août, septembre et octobre représentent normalement le trimestre le plus actif.

Années fastes
Depuis quelques années, nous connaissons une activité tropicale mouvementée. En 2024, pas moins de 18 tempêtes ont été nommées, dont 11 qui ont atteint le statut d'ouragan et 5 de catégorie 3 ou supérieure. Dans l'Atlantique, trois cyclones ont fait des victimes et causé d'importants dommages : Beryl, Helene et Milton. Ces noms ont été retirés de la liste de 2024 qui sera réutilisée en 2030. Dans le Pacifique, la tempête John a subi le même sort.
Soulignons qu’en 2024, la tempête Debby est devenue la catastrophe la plus coûteuse dans l'histoire du Québec. Son nom n'a cependant pas été retiré de la liste.

Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue.