Grosses tempêtes : ce n’est pas terminé pour le Québec
Les tempêtes majeures n’ont pas dit leur dernier mot. Prévision.
L'hiver vers la fin
D'ici la mi-mars, le Québec entreprend la dernière étape de l'hiver. Nous le savons, mars est rarement avare de tempêtes. C'est un mois durant lequel une lutte de masses d'air entre en scène. Ce contexte atmosphérique propice au passage de systèmes costauds peut donner lieu à des événements mémorables, comme celui du 4 mars 1971 : la fameuse tempête du siècle. Du reste, février a marqué la province au fer rouge avec des quantités impressionnantes de neige.
« Après le traumatisme causé par les tempêtes jumelles de la Saint-Valentin, un peu de calme est souhaitable, affirme Réjean Ouimet, météorologue. À court terme, jusqu’à la fin février, les systèmes seront de petite nature. Sauf que les températures qui vont remonter un temps vers le 0 °C devraient donner une texture de neige moins tenace. »
Chaude lutte
Au début mars, le positionnement du creux atmosphérique qui permet au froid de s'immiscer au centre du continent sera déterminant. La trajectoire des vents forts en altitude va tracer la voie aux systèmes d'envergure. En raison de la lutte des masses d'air campées de chaque côté du courant-jet, le contexte pourrait être propice à la formation de tempêtes.
« Déjà en février, à ce jour, le Québec a reçu quatre bordées, poursuit Réjean Ouimet. On a un mois pour le moins actif. Les chances sont là que mars conserve le même rythme. »
Gros systèmes
Les derniers jours de février pourraient donner lieu à quelques chutes de neige sans importance. De petits systèmes en provenance de l'Alberta seraient à l'origine de ces précipitations. Toutefois, un changement dans la circulation atmosphérique risque de tracer la voie aux grosses perturbations en provenance du sud des États-Unis. Elles ont le potentiel de générer d'importantes accumulations de neige.
« Le grand casse-tête qui nous vaudrait des bordées dignes de mention va se recomposer avec un dôme de froid à l'ouest qui borde nos régions de l’Ontario et du Québec, estime Réjean Ouimet. À ceci s'oppose l’anticyclone d’air printanier au sud-est qui va forcer vers le nord. L’interaction de ces deux types d’air à fort contraste va permettre l’émergence de forts systèmes. »
Plus de neige
D'ici l'équinoxe du printemps, début de la saison astronomique, la neige serait au rendez-vous. Le Québec pourrait voir, selon les régions, le double des accumulations moyennes pour la période. En mars, la province reçoit environ quatre bordées. Cette année, les probabilités sont fortes pour en recevoir davantage.
« La période qui s’étire jusqu’à la mi-mars voit en moyenne une quarantaine de centimètres de neige à Montréal et à Val D’Or, précise Réjean Ouimet. C'est près d’une soixantaine de centimètres à Québec et plus de 80 à Gaspé. Les tempêtes de fin de saison sont plus fréquentes et assez costaudes par nature vers les régions de l’est. Le rythme et l’intensité des tempêtes vont augmenter alors qu’on va traverser vers le mois de mars. »
Avec la collaboration de Patrick Duplessis et Réjean Ouimet, météorologues.