Long terme : loin d’être terminé pour la neige

Ne rangez pas tout de suite vos pelles. Prévision.


La saison est lancée

Le dernier épisode de redoux donne espoir. Avec des maximums largement au-dessus des normales saisonnières, le printemps peut laisser croire que les rigueurs de l'hiver sont chose du passé. Toutefois, il ne faut pas se leurrer : la neige n'a pas dit son dernier mot. Même après le 20 mars, le Québec reçoit de 20 à 70 cm selon les régions. En avril, il en reste une dizaine pour le sud de la province.

« Le printemps 2025 a tout d’une saison déroutante, affirme Réjean Ouimet, météorologue. Les contrastes de températures ont été accompagnés de perturbations qui ont tourné davantage vers la douceur que vers l’hiver. La tendance actuelle nous maintient en situation d’équilibre, mais c’est un équilibre précaire. Les systèmes sont bien organisés, mais drainent davantage de chaleur sur la plupart des secteurs du Québec. »

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La bonne trajectoire

Les derniers systèmes de passage au Québec ont drainé de l'air doux. Par conséquent, la pluie a dominé dans plusieurs régions aux dépens de la neige. Un tracé plus à l'ouest a permis un pompage de douceur en provenance du sud. Toutefois, un retour à la case départ demeure possible. Un changement de trajectoire en raison du repositionnement des vents forts en altitude ouvrirait la porte au retour de la neige.

« Les trajectoires actuelles risquent d’évoluer à l’envers de ce qui se produit habituellement à cette période de l’année, explique Réjean Ouimet. On pourrait passer à des évolutions plus au sud. Ceci maintiendrait une partie de la province du côté froid des précipitations, d’où la neige. »

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Une dernière

En moyenne, la province reçoit sa dernière bordée vers le 30 avril. Oui, vous avez bien lu. Par chance, les météorologues estiment que, cette année, l'événement surviendrait plus tôt. Les modèles indiquent une tendance qui favoriserait des températures plus élevées plus tard en avril, ce qui pourrait minimiser le risque d'une chute de neige copieuse.

« Compte tenu de la fonte accélérée récente et des sols dégarnis qui en résultent, toute bordée de neige à venir fondrait plus rapidement, précise Réjean Ouimet. Par ailleurs, le scénario d’anomalie froide d’avril ne serait pas éternel. Un retour du temps plus doux pourrait signifier la fin des hostilités. »

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Méchant vortex

Le froid polaire ne s'est pas complètement dissipé en avril. Un risque d'écoulement d'air arctique jusqu'au Québec demeure possible et pourrait ouvrir la porte à la neige. Plus le temps avance, plus la probabilité diminue. Bonne nouvelle : la durée de vie d'une bordée au sol à cette période de l'année réduit de jour en jour.

« Le scénario rapportant une concentration de temps anormalement froid vers le mois d’avril alimente toujours cette possibilité de chutes de neige jusque dans le sud du Québec, poursuit Réjean Ouimet. Fait intéressant, la fréquence des bordées tardives en avril à Montréal a semblé augmenter ces dernières années. Sans parler des verglas majeurs qu’on a aussi connus en 2023, 2019 et 2018. »

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Avec la collaboration de Kevin Cloutier et Réjean Ouimet, météorologues.


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