Quand les tempêtes jouent les trouble-fête au Québec

Parfois, les fêtes tournent au cauchemar en ce qui concerne la météo.


Bordées à répétition

La période des fêtes est régulièrement le théâtre de chutes de neige dignes de mention. Pour l'exercice, considérons la période des fêtes qui commence le 22 décembre et se termine le 6 janvier. Cette date correspond à ce que l'on nommait autrefois la fête des Rois ou encore l'Épiphanie. Cette quinzaine peut être riche en tempêtes de toutes sortes et en vagues de froid extrême.

« Certaines années sont beaucoup plus actives que d'autres, affirme Réjean Ouimet, météorologue. Le temps des fêtes 2017-2018 en a vu passer 5. C’est surtout l'est de la province qui fut touché. Ailleurs, cette période a été surtout marquée par un temps glacial. Ce fut le temps des fêtes le plus froid depuis le début des années 1980. »

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Une mégabordée

Pour vous souvenir de cette tempête, il faut avoir vécu de nombreux hivers. L'événement record remonte à 1969, un certain 26 décembre. Montréal a reçu une mégabordée en deux journées de neige. Quand de tels scénarios rarissimes se produisent, un système côtier est généralement en cause. Ces immenses perturbations sont fortement gorgées en humidité et ont le potentiel de générer d'importantes quantités de précipitations. Quand le contexte atmosphérique est favorable à la neige avec des températures froides, c'est une tempête de neige assurée.

« En 1969, il est tombé 70 cm à Montréal, raconte Réjean Ouimet. Il a neigé de 1 h 00 le 26 décembre à 13 h 00 le 28 sans interruption. Avec les vents forts qui soufflaient, on se doute bien que la circulation a été perturbée pendant plusieurs jours. Cette tempête a fait quinze morts. À Roberval, plus de 77 centimètres se sont accumulés durant la même période. Saguenay remporte la palme avec des accumulations totales de 80 cm du 29 au 31 décembre 1942. Gaspé est en deuxième position avec la tempête du 21 au 25 décembre 2013, qui a laissé 73 cm. À Mont-Joli la tempête du 5 janvier déverse 69 cm. »

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Le grand verglas

Les personnes âgées de plus de 30 ans se souviennent de la tempête de verglas de 1998. L'épisode a commencé le 5 janvier, de quoi étirer les vacances des fêtes pour plusieurs. Évidemment, 100 mm de pluie verglaçante représente un événement majeur. Trois gros systèmes se sont succédé durant quatre jours avec un contexte atmosphérique parfaitement favorable à une telle catastrophe : un anticyclone bien campé sur le nord du Québec qui pousse de l'air froid en surface et une masse d'air plus chaud en altitude.

« Dans un passé récent, entre le 5 et le 9 janvier 1998, le sud du Québec vivait la crise du verglas, relate Réjean Ouimet. Un épisode rarissime qui a causé beaucoup de dégâts et qui a marqué la mémoire collective. Il s’agit probablement d’un des pires phénomènes météo de l’histoire canadienne. Entre 70 et 110 mm de verglas sont tombés durant 80 heures. Le congé des fêtes va s’allonger de plusieurs semaines en Montérégie, la région la plus touchée appelée à juste titre le triangle noir. »

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Kevin Cloutier, météorologues.


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