Voyez pourquoi avril pourrait être le mois le plus décevant du printemps

Les modèles sont pessimistes. Prévision.


Encore de la neige

C'est bien connu, il neige en avril au Québec. À l'échelle de la province, ce n'est pas exceptionnel, mais normal de recevoir une quinzaine de centimètres dans le sud de la province. Pour les régions plus au nord, jusqu'à 30 cm tombent bon an mal an. En 2025, la moyenne serait respectée. Soulignons toutefois la bonne nouvelle : la neige au sol ne reste jamais très longtemps en avril.

« Le contexte d’instabilité atmosphérique qui a caractérisé le printemps jusqu'à maintenant ouvre la porte pour qu’avril soit perturbé, estime Réjean Ouimet, météorologue. D’emblée, il semble acquis que les nuages vont dominer. Le temps frais qui va marquer le mois dans son ensemble est synonyme de soleil discret. »

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Contexte défavorable

Le positionnement des masses d'air risque de défavoriser l'apport de chaleur en provenance du sud des États-Unis. Un contexte de creux serait donc plus favorable à des descentes de froid et à du temps plus perturbé. De plus, il semble que les vents forts en altitude empruntent souvent une trajectoire vers le Québec. Cette voie rapide des perturbations ouvre la porte à des situations qui risquent de causer quelques surprises.

« Deux points restent à l’enjeu : la quantité de précipitations et le type, explique Réjean Ouimet. Le conflit entre la douceur caractérisée par la présence d’une crête au sud-est et le creux en altitude qui va rester au-dessus de nos têtes pointe en direction d’un régime de précipitations plus fréquentes qu’à l’accoutumée. »

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Grosse neige

La bordée de 15 cm et plus n'est pas exclue, même pour le sud du Québec. En moyenne, cette région reçoit une telle chute de neige en avril environ un printemps sur trois. Pour les secteurs plus au nord, les températures sont plus froides et les probabilités d'enregistrer trois ou quatre événements de cette envergure sont bonnes.

« Évidemment, le début du mois est plus propice aux bordées, ajoute Réjean Ouimet. En fait, la trajectoire des systèmes va évoluer au cours du mois. Un alignement vers le sud est vraisemblable au début d'avril. Par la suite, le jeu des masses d’air pourrait davantage favoriser une remontée des systèmes plus au nord. »

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Trajectoire déterminante

En avril, la trajectoire empruntée par un système est d'une grande importance pour déterminer le type de précipitations qu'il risque de générer. Pour les régions de l'extrême sud du Québec comme le grand Montréal, une perturbation qui passe plus au nord draine davantage de douceur. Par conséquent, de la pluie est anticipée dans un tel scénario. N'oublions pas le risque de pluie verglaçante qui demeure présent en avril. Cette année, cette possibilité existe en raison de la présence du froid. Avec des quantités de pluie et de neige plus importantes que la normale, les débordements des bassins d'eau seront à surveiller.

« Le mois d’avril est celui des inondations, déclare Réjean Ouimet. Tout ce qui tombe en neige et en pluie sur les bassins versants accentue le potentiel de ruissellement accru. Sans qu’il s’agisse d’un contexte des grosses années d'inondations, on peut s’attendre à coup sûr à des débordements au cours des prochaines semaines. »

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Avec la collaboration de Kevin Cloutier et Réjean Ouimet, météorologues.


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