
Week-end : des éléments efficaces vont changer le paysage
Un contexte idéal pour un changement de paysage au Québec. Prévision.
Contexte particulier
Le sud du Québec devrait assister à un changement drastique ce week-end. Un contexte très particulier pourrait venir à bout du couvert de neige dans certaines régions, notamment au sud de Montréal. Si l'on exclut les terrains montagneux, certains secteurs de la Montérégie se retrouveraient sur la pelouse en raison des éléments qui se manifesteraient d'ici lundi.
« Vers la mi-mars, la neige se réchauffe et commence à se dégrader, explique Réjean Ouimet, météorologue. À la sublimation s’ajoute le mécanisme de fonte qui a deux conséquences : l’évaporation de la neige fondue en vapeur d’eau et le ruissellement de l’eau de fonte dans le manteau neigeux. L’eau regèle en descendant et dégage de la chaleur qui va réchauffer la neige environnante. »

Processus accéléré
Au printemps, la douceur fait fondre la neige, évidemment. Toutefois, certains facteurs peuvent accélérer le processus. Notamment, le soleil qui réchauffe les surfaces, lesquelles chauffent à leur tour la neige. D'autres éléments comme la pluie, le vent et l'humidité accélèrent le rythme. Ce week-end, tous ces ingrédients seraient réunis grâce au passage d'un imposant système gorgé en humidité. Le mercure pourrait atteindre le seuil de 15 °C dimanche. De fortes rafales sont anticipées avec un point de rosée qui pourrait atteindre 10 degrés. Cela signifie un taux d'humidité élevé, un phénomène inusité à cette période-ci de l'année. Du reste, plus l'air est saturé en humidité, plus la fonte s'accélère.

Sur la pelouse
Un nouveau paysage devrait se dessiner d'ici lundi dans certains secteurs du sud du Québec. La Montérégie et l'Estrie seraient assurées de perdre l'entièreté du couvert nival. Si vous habitez la métropole, la neige pourrait aussi disparaître par endroits, d'autres zones conserveraient quelques maigres centimètres au sol. Pour les régions au nord comme les Hautes-Laurentides, l'épaisseur du couvert est trop importante.
« Dans la réalité du climat du Québec, la saison de la fonte n’évolue pas en droite ligne, affirme Réjean Ouimet. Les redoux prononcés avec de la pluie peuvent accélérer le processus. Par contre, toute bordée de neige qui survient dans le processus a pour effet de ralentir le processus de fonte. »

La fin de la neige
Un aperçu à long terme montre que la fonte de la neige ne serait pas linéaire cette année. Durant les prochains jours, le couvert neigeux devrait prendre un gros coup. Les modèles estiment toutefois que le processus de fonte pourrait ralentir quelque peu en avril étant donné qu'une progression du mercure en dents de scie est anticipée. Chose certaine, plus on avance en saison, moins la neige au sol est tenace.
« Alors que les températures de jour et de nuit se réchauffent à compter de la quatrième semaine de mars, le bilan quotidien des températures est au-dessus de 0, rappelle Réjean Ouimet. Il y a donc un travail prolongé qui accélère le mûrissement de la neige. Cette neige dégradée offre une résistance réduite aux rayons du soleil. L’albédo (pouvoir réfléchissant de la neige) passe de 90 % dans le cas d’une neige fraîchement tombée à 50 % dans le cas d’une neige vieillie. On a donc un soleil plus efficace. La fonte s’accélère. »

Avec la collaboration de Nicolas Lessard et Réjean Ouimet, météorologues.