
L’arrivée spectaculaire du printemps risque de se faire attendre
Un phénomène semble vouloir l'emporter sur l'autre. Prévision.
Hiver moins doux
L'épisode La Nina qui se déroule actuellement dans le Pacifique n'a pas eu entièrement l'effet escompté sur l'hiver au Québec. De fait, la saison est plus froide que prévu. Les remontées de douceur ont été plutôt discrètes jusqu'à présent. Selon les modèles, il semble que cette tendance se maintienne durant les prochaines semaines. Cela signifie que le froid risque de ne pas lâcher prise.
« Les descentes de vortex directes ou déviées en provenance de l’ouest ont su maintenir le froid comme on l'avait peu vu depuis l’hiver 2022, explique Réjean Ouimet. De fait, depuis le début de février les températures globales pour le sud du Québec sont `2,5 degrés sous les normales de la période. On devrait assister à une remontée des normales à compter du milieu de février. Ceci se fait attendre. »

Vortex polaire
Un phénomène devrait poursuivre sa domination par rapport à l'autre d'ici la mi-mars. En effet, entre la remontée de douceur en provenance du sud-est des États-Unis et le vortex polaire, c'est ce dernier qui devrait l'emporter. Le contexte atmosphérique avec la trajectoire des vents forts en altitude favorise les descentes de froid.
« Une autre descente du vortex va s’allonger vers nos régions, affirme Réjean Ouimet. Ceci va marquer la transition vers le mois de mars. On connaît la chanson : février est trop court et il emprunte du temps en mars pour finir le travail de l’hiver. Donc, ceci va occuper la première quinzaine du mois. Avec une crête en Alaska pour alimenter le froid ce sera durable. L’intensité du froid est une question en suspens. »

Sous les normales
Selon la prévision actuelle, la première quinzaine de mars pourrait décevoir ceux qui attendent impatiemment l'arrivée du printemps. L'aspect figé de la circulation atmosphérique et la domination du creux auraient pour effet de maintenir la Belle Province dans le froid. La moyenne des températures serait donc sous la normale pour cette période.

Froid tardif
C'est assez décourageant de voir le mercure plonger sous le seuil de -10 °C en mars. Ce scénario n'est pas écarté pour le moment. Les modèles indiquent un mois scindé : la première portion serait froide, mais la seconde pourrait être marquée par un revirement de situation.
« Les dernières poussées de froid ont lieu habituellement autour du 2 mars, précise Réjean Ouimet. Ce pourrait être plus tard cette année. On a déjà vu les températures les plus basses de l’hiver en mars par le passé. La vague de froid la plus tardive a eu lieu du 17 au 19 mars en 1993. Souhaitons-nous une fin d'hiver moins épique. L’espoir se trouverait plus tard en mars, mais ceci reste à confirmer. »

Avec la collaboration de Patrick Duplessis et Réjean Ouimet, météorologues.