Fin du printemps : l’arrivée de la chaleur ne serait qu’une illusion

Le beau du printemps : des tentatives vouées à l’échec. Prévision.


En bref :

  • Le vortex polaire ferait encore des siennes au Québec;

  • Températures en dents de scie et descentes de froid récalcitrantes;

  • Fin mai : l'arrivée de la vraie chaleur.


Séquence décevante

La séquence spectaculaire que le Québec a connue durant le deuxième tiers du mois de mars a donné de faux espoirs. Avec une anomalie positive de 7 degrés, avoir un printemps hâtif en 2025 devenait soudainement possible. La fin mars et le début d'avril ont cependant été marqués par un retour à la réalité. De la douceur timide, du temps perturbé et même de la neige dans le sud de la province. Cette tendance détestable semble se prolonger encore pour quelques semaines.

« Le mauvais pli que la saison a pris depuis l’équinoxe semble se maintenir au moins pour un certain temps encore, estime Réjean Ouimet. Des poussées de chaleur se sont faites ponctuelles à la fin mars et depuis le début d’avril. Elles ont souvent été causées par des perturbations qui ont poussé la chaleur, mais ont aussi été accompagnées de conditions maussades. Le résultat a été de voir les températures osciller d’un extrême à l’autre plus souvent que durant un printemps normal. »

PRINTEMPS TEMP 1

Le vortex polaire

En mars dernier, les vents forts en haute altitude qui circonscrivent le vortex polaire ont faibli. Lorsqu'un tel phénomène se produit, l'air glacial circulant au-dessus du pôle Nord a le champ libre. Les écoulements vers le sud sont possibles et le Québec peut en payer le prix. Un contexte de creux atmosphérique permet à cet air froid d'atteindre des latitudes plus basses. Les modèles indiquent que la province devrait encore composer avec cette situation durant les prochaines semaines.

« La rupture de circulation en haute atmosphère a fini de nous maintenir dans un régime frisquet, poursuit Réjean Ouimet. Mince consolation : si une telle situation s'était produite au cœur de l’hiver, le froid aurait été intense et tenace. »

PRINTEMPS TEMP 2

L'espoir renaît

Évidemment, le froid polaire finira par se retirer. S'il n'est pas le seul joueur qui influence le printemps au Québec, mieux vaut se réjouir de son départ. La suite dépend aussi de la formation d'une crête qui devrait se bâtir pour permettre la remontée de chaleur vers nos latitudes. Toutefois, les attentes devraient être revues à la baisse : les deux prochaines semaines seraient marquées par des températures sous la normale dans le sud de la province.

« Cette mauvaise passe aura une fin, estime Réjean Ouimet. Toutefois, pour que les dés tombent en notre faveur, mieux vaut attendre la fin avril. Une crête devrait pousser une pointe sur les régions à l’est des Grands Lacs. Le résultat pourrait correspondre à ce qu’on attend du mois d’avril : une séquence de quelques jours de soleil et de températures entre 15 à 20 degrés. »

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PRINTEMPS TEMP 3

Des hauts et des bas

Vers la fin avril, le Québec assisterait à un changement de régime. Dans un monde idéal, le creux atmosphérique se retire et une belle crête se bâtit pour laisser remonter la chaleur. C'est le scénario anticipé. Toutefois, tout n'est pas gagné. Des températures en dents de scie pourraient encore dominer jusqu'à la mi-mai. Réjouissons-nous, la moyenne augmentera de beaucoup d'ici là. Le moment tant attendu correspondrait à la fin mai : la vraie chaleur estivale propulsée par une crête vers la Belle Province.

« Changement de régime à venir, anticipe Réjean Ouimet. Puis les promesses s’envolent. La vraie affaire qu’on attend tous, ce serait celle-là? Pas si vite. Le printemps est destiné à retomber dans son ornière en mai. Le creux orienté sur le Québec nous ramènerait sous les normales. »

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Avec la collaboration de Patrick Duplessis et Réjean Ouimet, météorologues.


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