
Suite du printemps : le Québec serait chanceux dans sa malchance
Une bonne et une mauvaise nouvelle. Prévision.
En bref :
Régime perturbé anticipé pour la deuxième portion du printemps;
La neige demeure possible dans plusieurs régions en raison de la présence du froid;
Pas d'abondantes précipitations au programme.
Chance ou malchance?
Par les temps qui courent, c'est difficile d'avoir deux belles journées consécutives au Québec. Non seulement les températures déçoivent alors que les attentes sont élevées en avril, des conditions perturbées dominent le ciel québécois depuis la mi-mars. Selon les modèles, il semble que cette tendance se maintienne d'ici la mi-mai. Les conditions du ciel risquent donc de laisser à désirer durant les prochaines semaines. Toutefois, il y a un élément positif : les précipitations seraient moins abondantes dans plusieurs régions de la province.
« Le printemps reste hésitant et ça, c’est synonyme d’activité météo, affirme Réjean Ouimet, météorologue. Les trajectoires de choix vont amener tantôt les systèmes au sud du Québec tantôt loin au nord. Donc, on écarte le déluge dans la suite du printemps. Est-ce que ça veut dire un beau printemps? Pas du tout. Les nuages risquent de prendre pas mal de place. »

Les effets du vortex
Ne soyez pas surpris de voir la neige tomber après la mi-avril. La province se retrouve dans un régime défavorable en ce qui concerne les descentes de froid. Un creux atmosphérique récalcitrant permet à l'air arctique de demeurer bien présent en altitude. Rassurez-vous, le sud du Québec ne devrait pas revoir la neige s'accumuler ce printemps.
« La neige n’a pas fini de faire jaser, ajoute Réjean Ouimet. La raison principale est le maintien du régime frisquet durant les prochaines semaines. C’est en altitude que le creux dominant en place sur le Québec favorise des précipitations sous forme de neige. »

Enfin la pelouse
À quel moment allons-nous revoir la pelouse? Si vous habitez ces régions qui possèdent encore un tapis blanc, vous vous posez certainement cette question. En Abitibi et au Saguenay par exemple, le couvert nival pourrait jouer avec votre patience. Étant donné que les modèles sont pessimistes quant à l'arrivée de la chaleur durable, plusieurs secteurs risquent d'accuser un certain retard à ce chapitre.
« Le froid récent fait en sorte qu’il en reste pas mal à fondre, estime Réjean Ouimet. Il ne faudrait pas se surprendre de voir la neige traîner plus tard que d’habitude dans les régions plus au nord. Comme on ne prévoit pas de régime chaud au moins pour le début du mois de mai, le plaisir pourrait durer encore un temps. »

Bordée tardive
À l'échelle de la province, il faut patienter à la fin avril avant de faire le deuil des bordées. Ces chutes de neige de 15 cm et plus ne devraient pas survenir tardivement cette année. Attention, de la neige, il y en aura. Toutefois, les quantités à recevoir en moyenne après la mi-avril ne sont pas faramineuses.
« On prévoit une séquence chaude et calme pour clôturer le mois d’avril, déclare Réjean Ouimet. En principe, la grosse neige s’estompe à compter de la mi-avril. En moyenne, la dernière chute de neige de plus de 15 cm au Québec survient autour du 27 avril. Par la suite, en mai, ce sera plus difficile de réunir les ingrédients nécessaires à une bordée très tardive. »

Avec la collaboration de Patrick Duplessis et Réjean Ouimet, météorologue.